Léo Raski
Ces nouvelles de la violence dans le premier numéro de Zéro Absolu sont tirées d’un recueil de récits autobiographiques et d’essais qui a pour titre ‘Histoires ordinaires de la violence’ (non édité). J’ai aussi écrit deux romans ‘De la folie dans l’œil du cheval’ et ‘Météo marine d’une boîte crânienne’ qui n’ont pas non plus été édités.
Dans une autre vie, j’étais travailleur humanitaire, boxeur et rappeur. J’ai fait de l’humanitaire pour me rendre utile aux autres et par goût du voyage, de la boxe par goût pour la violence et du rap pour la poésie, une forme de poésie sous stéroïdes. Aujourd’hui je vis dans le pays Bigouden à la pointe de Penmarc’h en Finistère. Je suis père célibataire, ouvrier du bâtiment, je travaille dans la maçonnerie à l’ancienne. Ce qui m’anime, c’est la même fureur de vivre que Jim, depuis 1978.
À quarante ans je me suis mis à la littérature pour dépasser la forme d’expression du rap mais avec la volonté de garder de la poésie dans mon écriture. J’ai commencé à écrire en songeant aux personnes que j’avais rencontré ou juste croisé dans ma vie, dans des circonstances souvent tragiques, pour consigner une mémoire à leur sujet, dans une forme de lutte contre l’oubli.
Aujourd’hui, j’écris pour qu’on porte un regard un peu plus bienveillant sur nous les têtes cramées, les mal-aimés, les abîmés, les échoués, ceux qui ont pris des torgnoles, des raclées, ceux qui ne voulaient pas rentrer chez eux le soir pour le dîner, qu’on appelaient ‘bon à rien’ quand ils étaient gosses et qui, une fois adultes, sont devenus prêts à tout.
Léo Raski
