Zen Saké Haïku de Santoka – éditions Moundarren

AUTEUR : Nicolas Baillon.
Santoka (1882-1940)
Après des années d’une existence chaotique un peu trop imbibée de saké, à quarante-deux ans est ordonné moine zen.
En lisant Zen Saké Haïku aux éditions Moundarren, je suis ému par le tragique de sa condition. Trop dépressif pour tenir un travail, il marche pour oublier un événement traumatisant de sa jeunesse.
Le bruit incessant des vagues
mon village natal
si loin
Selon Santoka, le haïku se devait d’être sincère et vécu.
On le lit bientôt se plaindre d’être trop vieux pour mendier et marcher toute la journée, mais ne supportant pas l’immobilité quand elle lui est offerte, par exemple avec le don d’une hutte par de généreux agriculteurs.
Ce que j’en lis, c’est l’équivalent d’une errance dans le désert, où les seules satisfactions, sont de s’écraser dans un lit, épuisé, de savourer un bol d’eau ou de saké, d’écrire des haïkus, mais de ne pas s’éterniser…
dans mon bol de fer
en guise d’aumône
de la grêle
Le village natal, sa jeunesse, tout part de là. Il trouvera son refuge dans la marche, le saké et les haïkus.